Lundi 02/09/2002

Courmayeur

Les courses à Courmayeur n'auront pas lieu

Le profil technique de cette étape est disponible ici.

Réveil dans le brouillard : rebelotte

Nous nous levons plus tôt qu'auparavant car nous avons remarqué chez nous une certaine tendance à se réveiller de plus en plus tard. De plus, la journée qui nous attend devrait être relativement longue car nous devons faire des courses à Courmayeur.

Démarrage après le petit-déj dans la purée de petits pois, sacs-à-dos et Trolls sous capes. Ceux qui en possèdent sortent les guettres. Quelle idée de mettre un refuge aussi haut. Hier, nous avons dû grimper. Aujourd'hui, il faut descendre...

Nous partons sur la route en longue ligne droite qui part du refuge. Nous la suivons jusqu'à la retenue d'eau du lac Combale (un lac ?) et là, avant même la première montée, nous enrhumons les pros une fois encore (ils étaient en pause).

Purée et boue au menu

Et on monte, et on monte. Flûte ! Les pros regagnent du terrain. Ouf ! Ils s'arrêtent. On double alors un autre groupe (celui du lac Jovet). Notre avancée s'effectue maintenant dans la boue et toujours dans les nuages. La visibilité est limitée. Le Mont-Blanc, toujours aussi pudique, cache sa frimousse derrière un voile de nuages, l'enfoiré !

Il est d'ailleurs important de signaler que la boue est un mélange de terre et de bouse de vache, ce qui lui confère une couleur appétissante. Et sploutch et plotch et une nuée d'Anglais arrivent à notre encontre. Ils ont bien du mal et nous laissent tous gentillement passer, sauf David, qui doit faire l'effort pour recoller au groupe qu'il distingue à peine, purée de pois oblige.

Lac de Chécroui, existes-tu ? pas de réponse tellement la purée est dense. Nous progressons tout de même et, quand le brouillard daigne enfin se lever, nous distinguons un panorama pour la première fois de la journée. Nous pensons être arrivés au plan de Chécroui. Pas du tout, il est encore loin...

En route vers Courmayeur

Nous atteignons le col du même nom. Descente rapide vers le plan et là, divine surprise : le pro, rebaptisé Crocodile Dundee, attend ses ouailles, un peu soucieux. Il nous demande, l'air un peu couillon, si l'on fait le tour du Mont-Blanc. Il est tellement égocentrique qu'il n'a pas remarqué notre présence dans les trois refuges précédents ! Arno passe et répond à peine. Dave et François pactisent avec l'ennemi avant de nous rejoindre, hilares. Gildas, quant à lui, le cartonne avec son bazooka anti ours-pinguinidés imaginaire.

Nous entamons notre ultime descente avant Courmayeur. Est-ce sur une route ou une piste de ski ? En tout cas, nos genoux morflent un max. Tout le monde sature. Nul doute qu'elle laissera des traces dans la suite des événements. Céline se foule la cheville... À froid, c'est très douloureux, mais réchauffée au refuge, ça ira mieux.

L'arrivée à Dolonne est réconfortante. Nous déboulons dans de superbes ruelles étroites bordées par des maisons traditionnelles aux murs de pierres.

Courmayeur

Courmayeur, enfin ! The question is : les petits suisses acceptent-ils les euros ? Arno va au bar brasserie du coin pour acheter une carte de téléphone afin d'appeler la compagnie d'autocars. Le gus prend très mal la question vous parlez Français et l'envoie balader. Finalement, la carte est achetée au bar d'en face, sans poser la maudite question et en parlant directement dans notre langue maternelle : ils parlent tous Français (bien évidemment dira Céline).

C'est la consternation ! Nous sommes arrivée trop tard. À 13h, que ce soit en Italie ou en Suisse, personne ne bosse. C'est foutu pour les courses. Les magasins ne rouvriront que vers 15h30, c'est-à-dire, bien trop tard pour nous, pauvres marcheurs ignorants. Idée de génie, nous appelons le gîte suisse dans lequel nous avons prévu de dormir : la bonne femme est persuadée qu'ils prennent les euros et nous aussi par la même occasion.

Pour fêter cela, nous nous mettons en quête d'un café chicos dans Courmayeur car on le vaut bien : une demie heure après, on le trouve et on a droit à un panini (panino ?) pour 3,80 EUR (enfin, il était vraiment bon).

Dernier effort vers Le Pré

Nous repartons un peu cassés pour une dernière côte éprouvante et, deux heures plus tard, Giorgio est en vue.

Notre chambre, quoique petite, est plutôt luxueuse. Elle présente cependant un défaut certain, celui d'être dans une batisse séparée, dix mètres au dessus du refuge proprement dit.

Le refuge de Bertone

photo
Photo agrandie

Douche, uno et go to manger :

Arnaud n'a pas aimé : il n'y avait pas assez selon lui. D'ailleurs, depuis le midi, détail hautement scatologique, c'est le big-bang dans sa boîte à caca : il pète, ça pue, les gens fuient et les mouches tombent. Après son passage aux sanitaires, la pièce est déclarée no man's land pour dix bonnes minutes. Il mitraille, c'est mémorable !

Pendant que nous dînons et nous régalons des fayots froids à l'oignon, nous nous apercevons que nos voisins d'à côté sont Français. C'est très facile à remarquer. Cette magnifique phrase prononcée par une des deux femmes exclut tout doute : je m'en tape les ovaires ! Ils sont splendides : nous leur affublons le sobriquet d'amateurs, car pour eux, les décisions se prennent en amont, comme nous aurons tout loisir de l'apprécier demain matin, au milieu de la pluie de cornichons.

Phrase du jour

Conseil ménage pour Gildas : est-ce que je peux repasser ma polaire ? Car, quand je vais la sortir du sac, elle va être toute froissée !!