Samedi 07/09/2002
Le profil technique de cette étape est disponible ici.
À notre réveil, tous les cornichons en suspension dans l'air ont disparus et une vue splendide sur le massif du Mont-Blanc s'offre à nous. Gildas et François sont déjà dehors alors qu'Arno ne fait qu'émerger avec l'aide de David.
Cinq minutes plus tard, tout le monde est dehors pour admirer le spectacle. Gildas en profite pour se faire énumérer les sommets par un vieux gourou rencontré là par hasard. Par contre, pas de bouquetin, et heureusement car bouquetin du matin, chagrin.
Au loin, nous apercevons le col de Balme et nous mesurons le chemin parcouru hier. La Suisse, toujours propre sur elle, déverse son trop plein de nuages en France par le col.
Après un petit-déjeuner bien consistant, notament grâce au pudding qu'Arno refusera catégoriquement de goûter, la fine équipe s'embarque pour son dernier jour de marche.
La première étape en est la station de téléphérique de La Flégère. Alors que nous descendons, le Mont-Blanc profite d'un moment d'inattention de notre part pour se recouvrir d'un léger voile de nuages.
Après la Flégère, nous mettons le cap sur Planpraz. Sur le chemin en balcon, nous profitons de la vue sur Chamonix. Arrivés au carrefour, quelle n'est pas notre surprise lorsque nous rencontrons notre ami canadien ! Pépère, il se fait une balade sans sac à dos, avec sa canne. Nous lui faisons nos adieux, heureux de l'avoir rencontré.
À partir de Planpraz, la montée débute. Gildas essaye de suivre des anglais qui, bien évidemment, se plantent de chemin. Après les avoir dépassés, nous continuons notre effort jusqu'au col de Brévent. Nous y effectuons notre dernière ripaille en montagne et y finissons le pâté de campagne, étalé sur le pain de mie aggloméré suisse.
La bouffe terminée, nous partons à la conquête de Brévent ; notre dernière montée probablement. Malheureusement, comme il est à présent coutume, le ciel est bouché et nous devons nous contenter du versant le moins grandiose de la vallée.
Ça y est, c'est parti pour la grande descente jusqu'aux Houches. Gildas et Arno ont les genoux en marmelade et les marches naturelles que leur propose la montagne ne sont pas trop de leur goût. David et Céline crapahutent devant, Gildas fait l'effort tandis que François accompagne Arno pour le dernier voyage de ses rotules.
Soudain, au détour d'un lacet, David, en troisième position, demande aux autres : vous avez vu le serpent ?. À ces mots, Céline descend 100m en 15 secondes et Gildas rebrousse chemin pour tenter une nouvelle rencontre du troisième type. Il prend son temps pour photographier la jeune vipère sous son meilleur profil. Toutefois, François et son écloppé arrivent enfin et effrayent probablement le reptile qui se cache sans demander son reste, laissant Gildas seul derrière son appareil photo.
La descente se poursuit et nous offre une vue perverse de la vallée : si notre effort est constant, la ville ne semble pas s'approcher trop vite...
Nous atteignons enfin la forêt qui présente trois avantages principaux. D'abord, elle nous cache le malheur en nous évitant de voir la vallée. Ensuite, elle nous ménage un sol plus doux que celui de la montagne. Enfin, elle nous protège des averses sporadiques qui ont maintenant fait leur apparition.
Après une pause glou-glou et miam-miam, nous repartons. Les Houches : 1h25 ! Argh... Quarante cinq minutes plus tard, nous atteignons enfin la chapelle du Christ-Roi, immense statut au dos papal. Du dessous, nous pouvons en contempler l'avant fort colossal.
Enfin, les Houches ! La gare est sur le chemin. Nous y arrivons juste avant la fermeture. Juste le temps pour David de prendre les billets et de pisser une bolée et nous voilà enfermés dehors pour attendre le train. Heureusement que David ne s'est pas attardés aux commodités !!
Étirements sur le quai, pieds nus, chaussures exhalant un relent tenace de pieds trop longtemps enfermés. Il nous prend soudain l'envie de prendre une photo. David règle le cadrage, déclenche le retardateur et ... le train arrive ! Flash, branle-bas de combat ! Ouf, nous sommes assis dans le wagon. Nous sentons la sueur, c'est atroce. Direction St-Gervais, notre tour est terminé.
Nous sortons de la gare sous la pluie et arrivons à l'hotel des 2 gares où une brave mamie nous accueille... Un peu à la masse, elle essaie de nous renseigner mais semble tout d'ignorer de l'hotel dont elle occupe l'accueil. Finalement, elle nous confie deux clés et nous dit de nous arranger avec ça...
Nous gagnons donc nos chambres. Tiens, une télé ! Que se passe-t-il sur terre ? Nous allumons : Chypre 1, France 0 !!! Plutôt que de s'attarder devant ce triste spectacle, nous partons nous doucher. Peu après, nous voilà tous propres, cela va mieux. Pour la France aussi : 2-1.
Le repas étant à 19h30, nous descendons 10min en avance histoire de nous offrir un petit apéro bien mérité. Nous commettons l'erreur de demander quelques cacahuètes. La serveuse, surprise au premier abord, nous en ramène deux ramequins pleins. Il nous faut nous retenir pour ne pas dégurgiter dans l'instant notre première bouchée : le goût en est tellement abjecte qu'il doit au moins s'agir d'un cru 1997. Les plus courageux s'efforcent d'absorber quelques cahuètes pour faire bonne figure, ils le regretteront jusque tard dans la nuit...
Le repas est, quant-à lui, fort bon et copieux :
L'ambiance dans le restaurant est quelque peu monacale. Les autres clients doivent être en cure et sont assis un, voire deux par table (mais dans ce cas, côte-à-côte). Pour compléter le tableau, les deux rangées de tables se font bien sûr face !
Seuls nous cinq parlons et rigolons pour tout et n'importe quoi.
Après le dîner, nous regagnons nos chambres où une chaleur atroce attend les étourdis qui ont oublié de couper leur chauffage et d'ouvrir leur fenêtre ! Ces derniers se trouvent malheureusement être ceux-là même qui ont prolongé à l'extrême le supplice des cacahuètes. Pour eux, la nuit sera courte ...
Le lendemain, une fois pris le petit-déjeuner (à 7h15), nous allons récupérer les sandwichs commandés par Gildas à la boulangerie.
Après une dernière photo, nous nous dirigeons vers le train et, là, nous tombons nez-à-nez avec les amateurs qui descendent d'un train en provenance de la vallée de Chamonix. Ce coup-ci, nous en sommes sûrs, la boucle est bouclée, nous pouvons rentrer !
Le tarot du train n'est pas très favorable à David dont le jeu s'apparente, des heures durant, au catalogue des mains du looser. Du coup, il s'achète le Monde Diplomatique pour les deux dernières heures.