Vendredi 06/09/2002
Le profil technique de cette étape est disponible ici.
Réveil plus ou moins hasardeux, selon que l'on a entendu la sonnerie de la montre de David ou que l'on prétend que ladite montre est foireuse. Bref, nous descendons dans le réfectoire où, hier, le dîner s'effectuait dans un vacarme atroce. Comme nous sommes un peu gourous, nous arrivons au moment où sortent les amateurs.
Le démarrage s'effectue vers 8h10, direction le col de Balme et la France. Comme de bien entendu, le temps est à l'amitié et les cornichons en suspension dans l'air. Après une première partie de montée dans la forêt, nous finissons par arriver là où seule subsiste une végétation éparse.
Au col, une température plus que fraîche nous incite à sortir gants et bonnets. Du gîte du col, sortent ... sortent ... les amateurs ! En chair et en os, et en bières.
Après quelques photos, dans la brume et le froid, nous entamons la descente vers Le Tour en doublant les Pros qui nous balancent Laisser passer les mobylettes.
Peu après, ô rage, ô désespoir, les amateurs (enfin, deux des trois mâles composant la troupe), profitant d'une pause de notre part (retrait obligatoire des bonnets et gants, le soleil commençant à percer timidement entre les nuages), nous doublent.
Pendant ce temps, Gildas est en train de téléphoner à son Pote Nico qui lui dit que le tour du Mont-Blanc c'est bien sympa, mais qu'il faudrait quand même qu'il se remette au VTT, pourquoi pas dès dimanche (40km pour débuter).
Arrivés au télécabines, les amateurs ont fini de marcher : ils ne vont quand même pas faire la descente à pieds !!
Durant la descente, nous croisons Croco à la recherche de son groupe. Cette fois, il nous reconnaît et nous adresse un Vous avez pas vu mon groupe ?.
Le Tour, c'est moche. Enfin, c'est une petite bourgade avec plein de voitures et de béton. Nous nous mettons à la recherche du sentier qui nous permettra d'atteindre Tré-le-Champs pour faire miam-miam.
Nous y arrivons après 1h de montée-descente et faisons halte près de l'auberge La Boerne.
Le repas, à base de salade niçoise suisse et de pâté tartiné sur un pain de mie mutant vers la biscotte, ne laissera à personne un souvenir impérissable. En allant prendre le café à l'auberge, nous croisons le couple de parigots, dans leur NAS 75, qui prend sans aucun doute le chemin du retour. Un petit coucou et nous allons prendre notre chti kawa.
Au redémarrage, nous hésitons sur le chemin à prendre pour gagner le Lac Blanc. Une première (et dernière, par la même occasion) consultation de la carte nous apprend que nous sommes en bas de Tré-le-Champ alors que le GR part de Tré-le-Champ haut. Nous remontons de quelques centaines de mètres par la route afin de rectifier ce léger égarement et nous voilà repartis : plus de 900m de dénivelé positif nous attendent encore dans la journée.
Le début de la grimpette s'effectue sur de petits chemins caillouteux en vue de l'aiguillette d'Argentière, réputée pour l'escalade. Avant d'arriver à l'aiguillette, Gildas fait connaissance avec une marmotte qu'il ne tarde pas à prendre par derrière.
C'est à présent Fort Boyard : échelles et mains courantes nous permettent d'escalader les parois. C'est un bon moyen de prendre de l'altitude à pas cher. Céline, elle, a revêtu son pantalon marron. Il nous reste environ un peu plus d'une heure avant l'arrivée au Lac Blanc.
Après 50min de pérégrinations, nous atteignons un premier lac que nous distinguons à peine dans la brume. Subitement, les nuages se dispersent et nous dévoilent le petit lac des Chéserys ainsi que le refuge du Lac Blanc, quelques 100m plus haut.
Il commence à faire froid, surtout pour les flemmards, David et Arno, qui sont restés en T-Shirt. L'ascension finale débute sous les encouragements des nénettes qui tiennent le refuge. Échelles, escaliers raides, rien ne nous est épargné. Nous arrivons finalement à bon port vers 16h45.
La visite des lieux nous permet de découvrir une salle à manger et des dortoirs nickels (quoiqu'un peu frais pour ces derniers, l'issue de secours demeurant ouverte sur l'extérieur). Les toilettes, comme les douches, se trouvant deux étages plus bas que le dortoir, Céline n'aura qu'à aller pisser avant de se coucher.
Dans l'attente des douches, n'ouvrant qu'à 18h, nous nous réchauffons autour d'une boisson chaude (car, avec du recul, la salle à manger n'est pas trop chauffée non plus) avec vue sur un bouquetin empaillé, sur un rocher non loin, qui, chose rare chez ces animaux, relève la tête et bouge les pattes.
Quelques tours de Uno plus tard, les douches sont enfin ouvertes. Munis de jetons, David et Céline y passent. À leur sortie, Gildas s'apprête à faire le grand saut vers l'hygiène corporelle. Il se lance : nu dans sa cabine, il insère le jeton et l'eau chaude jaillit.
Arno, confiant, se jette corps et âme dans l'aventure : Gling fait le jeton, ... fait le pommeau de douche, Merde fait Arno !! Consterné, il commence à cogner la boîte à jetons mais rien n'y fait : il reste, comme un gland, les couilles à l'air dans une pièce où l'air atteint péniblement les 10 degrés C ...
Céline pénètre la cabine maudite pour aller réparer le câble, enfin la boîte à jetons. Devant l'absence de résultats de cette nouvelle manoeuvre, David se dévoue pour aller quémander un nouveau jeton pour sauver le soldat Nono. À l'accueil, les filles du refuge sont hilares à l'exposé de la situation. Elles consentent toutefois à fournir un nouveau jeton. Grâce à ce dernier, et aux explications fournies par Céline, Arno peut finalement se doucher, ce qui est un bien pour tout le dortoir !!
Après que chacun a pris sa douche, nous nous retrouvons à la salle à manger pour prendre notre dîner.
Menu :
Nous notons que les trois couillons qui nous ont ri au nez quant nous leur avons dit que le fromage se mangeait avec la soupe se sont fait moucher par une des filles du refuge qui leur a dit que d'habitude, on le mange avec la soupe.
S'ensuit une mémorable partie de tarot dont François sortira vainqueur, même si cela nous coûte à tous de le dire !
Nous voilà de retour au dortoir, toujours aussi frais, et pourtant il faut bien se coucher. Gildas annonce la couleur : Moi, je ne prend aucun risque et il s'emmitouffle dans son sac à viande, sous sa couette, vêtu de son pantalon et de sa grosse polaire. Croyant reconnaître là quelques signes de sagesse, le reste du groupe l'imite rapidement. Seul François, probablement rechauffé par son tout récent succès aux cartes, se couche dans le plus simple appareil : T-Shirt et caleçon.
Bien vite, David déchante d'avoir accordé valeur de prophétie aux propos de Gildas : la chaleur est telle qu'il ne peut supporter sa polaire plus d'un quart d'heure.
Arno gardera, pour sa part, son sweat, et Céline sa polaire, jusqu'au réveil. Gildas, quant-à lui, finira la nuit nu sur la terrasse.