Vendredi 6 juin 2003

Neuvième étape : de la Pierre Plate au grand luxe...

WOOORRRLD RECORD

On se lève à 6h00 et on part à 7h10. Il faut dire qu'avec le bordel qu'a fait la meute de bouffons en partant on n'a pas eu trop de mal à quitter les bras de Morphée. Même la gardienne est venue les rappeler à l'ordre. Bilan de l'intervention cinq minutes de répit... Bref après un mangeage de petit-déj. faisant suite à un restructurage de sac-à-dos, nous partons heureux (sauf Gildas qui est toujours vénère de ce matin : il a quitté sa belle). Nous quittons Ronan et sa bande et entamons la montée vers la brèche de Capitanu qui est loin, très loin.

Ca monte, ça monte, et ça glisse

Après une petite montée qui fait mal aux mollets de Céline on arrive sur une grimpette cool qui nous amène sur notre premier névé et ensuite après quelques autres névés nous arrivons au premier col. Ensuite nous passons quelques crêtes, puis nous redescendons vers les lacs de ci de là. Après un arrêt en bas de la brèche c'est parti pour la montée. On voit la brèche au loin et on se dit (surtout Céline) : C'est haut. D'autant plus que les derniers mètres de crêtes sont d'accès plutôt difficile, il faut s'accrocher à la paroi, parfois enlever son sac à dos (pour les plus petits), et toujours chercher de bons appuis.

Enfin nous voici au pied de la montée. En face de nous, non loin du départ d'une liaison vers Corte, se trouve une cheminée à grimper plutôt qu'à passer. Malheureusement pour nous, un groupe de vieux est en train de la descendre. Nous en voyons deux ou trois plus plein... Certains n'ont vraisemblablement rien à foutre en ce lieu, tel Hubert qui est à deux doigts de s'oublier dans la descente. Il faut dire, à leur décharge, qu'à un moment où ils ont besoin à la fois de leurs deux mains et de leurs deux pieds, il ne leur vient pas à l'esprit de lâcher leurs bâtons (mais peut-être s'agit-il de greffes bioniques ?). Comme le flot de vieux ne semble pas s'interrompre, nous prenons les choses en main et, après avoir prévenu de notre passage, nous passons...

La montée vers la brèche de Capitallu se fait tranquillement, c'est-à-dire qu'elle est quand même raide mais égayée de quelques attractions :

Descente vers Manganu

Nous voici enfin à la brèche de Capitellu vers midi. Nous en profitons pour déjeuner : thon, saucisson sec et pain de mie. Céline se laissera tenter par la banane séchée, elle n'y reviendra pas. La descente vers Manganu commence par un névé assez important, sur une pente plutôt raide. Nous nous équipons de guêtres (sauf Arnaud), afin de ne pas remplir les godasses de neige durant la descente. La traversée se passe sans problème particulier si ce n'est une chute sans conséquence de Céline (pourtant équipée de ses bâtons, mais il est vrai que les pas tracés étaient d'un fort beau gabarit).

Après le névé, la descente se poursuit dans la pierraille, terrain de prédilection de Céline. Finalement, le terrain devient plus facile et moins pentu. Nous faisons une pause un peu plus bas sans trop nous attarder car il fait froid (le vent s'est mis à souffler) et les nuages sombres s'accumulent au dessus des lacs et de la brèche. Durant la descente, les premiers coups de tonnerre se font entendre derrière nous : nous commençons à presser le pas. Comme les grondements restent dans le vague, Gildas se tourne vers David : Je crois qu'on n'a rien à craindre. C'est le moment que choisit l'orage pour taper sur un pic avoisinant. Nous accélérons et atteignons le refuge de Manganu vers 14h30.

À Manganu

Comme il reste de la place, qu'il est beau et propre, que le temps est à l'amitié, nous optons pour la nuit en refuge. Le temps de prendre une boisson fraîche avec une tablette de chocolat (c'est Céline qui invite) et nous partons nous doucher (histoire de ne pas répéter les erreurs de la veille). C'est pendant les dernières douches que l'orage pète. Les cornichons tombent pendant une bonne heure et demi durant laquelle Gildas dort un peu, Céline range son sac, Arnaud et David branlent des poules.

Comme la pluie ne s'arrête pas, nous décidons de nous lâcher sur deux cafés, deux chocolats et un paquet de Canistrelli. Nous enchaînons sur un tarot qui ne laissera pas Gildas indifférent : Le tarot c'est caca, vive la belote (pas de jeu pendant toute une partie). La pluie ayant cessée, nous glandons quelques temps dehors et nous mettons chaussures, chaussettes et serviettes à sécher. Vers 19h00, nous lançons le repas sans appétit, les Canistrelli n'étant pas ingérés depuis très longtemps. Nous décidons de manger par terre, manger tout : les vers de terre et les regrets. Installés sur l'air de bivouac, nous dégustons :

S'ensuivent : vaisselle, attaque acide et au dodo vers 21h, histoire d'être en forme demain.

La phrase du jour

David : Le nord c'est vraiment une partie d'eunuques... Mais ça n'engage que lui.